Le calvaire des allergiques va recommencer. Dès mardi en Méditerranée. "Attention au printemps !", c'est l'avertissement que lance le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) qui dispose de 70 capteurs de pollens sur le territoire. Le printemps arrive vendredi et le redoux est annoncé à partir de mardi. Et le souci, c'est que le retour de la douceur va "provoquer une explosion des pollens d'arbres, en particulier les aulnes, les cyprès, les peupliers et les frênes", selon le RNSA. Pour les bouleaux, on a encore quelques semaines de répit.
A partir de mardi, "le risque allergique associé sera moyen à élevé, voire très élevé en zone méditerranéenne", rapporte le réseau. Les graminées dans les Pays de Loire et l'Aquitaine vont se développer mais sera sans risque allergique pour l'instant. Mais sur toute la France, les allergiques aux pollens d'arbres doivent rester vigilants.
Pollen et pollutionLes allergies "explosent" depuis une dizaine d'années, selon Monique Charron, déléguée générale du Comité français d'observation des allergies (CFOA). Selon elle, pollens et polluants, c'est "la double peine" : les uns renforcent les effets des autres, le seuil de sensibilité aux pollens est plus bas en cas de pollution et les polluants font exploser les pollens en particules plus fines, qui entrent plus profondément dans le système respiratoire. Comme aussi d'ailleurs les orages. "La pollution aggrave mon allergie, je suis plus gêné par les graminées en ville qu'à la campagne où elles sont pourtant présentes en plus grande quantité", note Romain Firetto, 22 ans, qui souffre d'allergies depuis l'âge de 17 ans. Selon une étude, l'allergie à un pollen serait plus importante à proximité des flux de circulation.
10% à 30% des Français, soit 18 millions de personnes selon les estimations, souffrent d'allergies respiratoires qui se traduisent par des rhinites, avec irritation du nez et crises répétées d'éternuements, toux ou encore maux de tête. 45% souffrent d'un asthme associé.
Les recommandationsPour pallier les allergies, il faut choisir soigneusement les arbres que l'on plante dans son jardin, limiter les sorties et ne pas tondre la pelouse. La plupart des allergiques prennent des antihistaminiques ou des corticoïdes en gouttes nasales, qui peuvent rendre la vie moins pénible mais ne soignent pas. "Il faut traiter dès que les symptômes démarrent", conseille le Pr Alain Didier, pneumologue et allergologue au CHU de Toulouse.
Certains des allergiques les plus atteints - une minorité - se font désensibiliser, en absorbant quotidiennement des gouttes sous la langue. Ils rééquilibrent ainsi leur système immunitaire, mais le traitement est long (de un à cinq ans) et contraignant. Si les allergènes sont bien identifiés et qu'il y en a peu, le traitement réussit dans 70% des cas.
Le grain de pollen est l'élément reproducteur fourni par les organes mâles des plantes. Les pollens transportés par le vent sont les plus allergisants. Les plus à craindre sont ceux du bouleau, des graminées, du cyprès et de l'ambroisie, suivis par ceux du noisetier, de l'aulne, du charme, du frêne, du saule...
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