"Viva Chile, mierda !" Au total, 33 mineurs étaient retenus prisonniers sous terre depuis le 5 août, soit 68 jours. Les opérations de sauvetage se déroulent sans encombre, sous les yeux des caméras du monde entier. L'évènement bénéficie d'une couverture médiatique sans précédent. Le trajet, qui s'effectue au moyen d'une nacelle métallique de 53 cm de diamètre treuillée, à pris une quinzaine de minutes pour remonter le puits de 622 mètres de profondeur. A ce rythme, le sauvetage pourrait durer jusqu'à jeudi. Florencio Avalos, un contremaître de 31 ans, a été le premier à être hissé à 0h10 locales (5h10, heure de Paris) lors d'une ascension sans problème. Il a serré son enfant de sept ans dans ses bras, puis son épouse Monica, le président Pinera et plusieurs personnes présentes aux abords de la sortie du puits. Il a ensuite été dirigé vers l'hôpital de campagne. "Notre premier mineur est avec nous", s'est réjoui le président [url=http://actualite.nouvelobs.com/Sebastian Pinera/]Sebastian Pinera[/url] lors d'une allocution sur place. "On avait la conviction qu'ils étaient en vie, que nous allions les secourir (...). Nous disions que nous allions les chercher et nous les avons retrouvés. Et a présent, que nous allons les secourir sains et saufs et nous allons le faire", a ajouté Pinera. Ce premier mineur secouru a été suivi par son camarade Mario Sepulveda, remonté à la surface une heure après. Sepulveda, un immense sourire aux lèvres, a immédiatement serré dans ses bras son épouse Katty Valdivia, puis a déclenché l'hilarité en sortant d'un sac des morceaux de roche du fond de la mine, qu'il a commencé à distribuer aux secouristes, au président Sebastian Pinera, au ministre des Mines. "Viva Chile, mierda !" (Merde, vive le Chili !) a crié Sepulveda, coiffé d'un casque et les yeux protégés par des lunettes spéciales, après deux mois de pénombre. Survolté, sautant comme un cabri, il s'est dirigé vers les premiers secouristes et ingénieurs passant à sa portée, les enlaçant, serrant des mains. "J'ai été avec Dieu, et avec le Diable", a-t-il déclaré. > Les images du retour à la surface du premier mineur, Florencio Avalos (Document : télévision chilienne)
Dixième à remonter, Alex Vega, un mécanicien de 31 ans, a donné à son épouse Jessica Salgado une très longue étreinte, avant de distribuer des accolades aux secouristes et aux représentants des autorités. Il a exhibé fièrement le tee-shirt "Merci Seigneur" que portaient les mineurs sous un anorak protecteur spécial que leur avaient remis les services de secours pour la remontée.
Direction l'hôpital Les premiers mineurs ont été transférés par hélicoptère à la ville de Copiapo, où ils doivent y subir 48 heures d'examens médicaux approfondis, avant de pouvoir être rendus à leurs familles. Florencio Avalos et Mario Sepulveda, sont arrivés peut avant 5h (10h, heure de Paris). Là, ils ont été installés dans une aile de l'hôpital aménagée spécialement pour eux, avec notamment les fenêtres fermées pour protéger leurs yeux de la lumière. Les mineurs n'ont pas quitté leurs lunettes de soleil hyper-protectrices depuis leur extraction de la mine. "Ils se portent bien", a déclaré une source de l'hôpital. Selon le ministre de la Santé Jaime Manalich, les principaux symptomes présentés par les mineurs à la fin de leurs deux mois et demie de confinement étaient des problèmes dentaires d'une "certaine intensité", et des problèmes cutanés. Mais ce ne sont "pas des malades", avait-il souligné. [dailymotion] Chili : le premier mineur est remonté à la surface ce matin envoyé par Nouvelobs. - Regardez les dernières vidéos d'actu.[/dailymotion] Des vedettes planétaires Les mineurs, 32 Chiliens et un Bolivien, ont été pris au piège par un éboulement le 5 août, au fond de la mine de cuivre et d'or San José, dans le désert de l'Atacama, au nord du Chili. Outre les 800 proches et parents de mineurs, plus de 2.000 journalistes ont accouru du monde entier pour le "happy end" de cette aventure inédite de survie sous terre. Le président bolivien Evo Morales s'est lui aussi rendu sur place pour saluer son compatriote Carlos Mamani. "Au nom du gouvernement bolivien, je ne sais comment payer (notre) dette pour ces efforts", a-t-il déclaré à la télévision publique chilienne. "C'est historique, inédit et inoubliable pour le peuple bolivien de voir secourir sains et saufs tant de mineurs, et parmi eux notre frère Carlos." En l'espace de deux mois, les "33" sont devenus des vedettes planétaires, recevant des maillots dédicacés de stars du football, des chapelets bénis par le pape, des iPod offerts par le patron d'Apple Steve Jobs, pour les aider à tenir pendant leur calvaire, qui inspire déjà des réalisateurs de cinéma. Sept jours après l'éboulement, le ministre chilien des Mines, Laurence Golborne jugeait pourtant "très faibles" les chances de les retrouver vivants. Mais sous la pression des familles des mineurs, venues camper sur place dès le lendemain, les secouristes ont poursuivi leurs efforts jusqu'à ce qu'une sonde remonte le 22 août un message griffonné sur un bout de papier, désormais célèbre: "Nous allons bien, les 33, dans le refuge".
Chili : au tour des mineurs les "plus faibles" de sortir par la nacelle