nisouenzolewis Admin
Messages : 1972 Date d'inscription : 31/01/2010 Age : 65 Localisation : neville
| Sujet: pensez a eux le 25 décembre Mer 15 Déc - 12:15 | |
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Le 25 décembre... Ce jour là, ce fut certainement le plus beau jour de ma vie!
Tu es venu, tôt le matin, nous voir moi et mes frères. Nous étions tous dans le panier familial avec maman pas loin pour surveiller tes faits et gestes. Tu as dis à mon papa "ils sont vraiment tous trop mignons!". A ce ton de voix, j'ai tout de suite su que je voulais venir avec toi! Je me suis approché, ma petite bouille toute timide, ma queue qui battait l'air, pour venir lécher tes mains. Je ne sais pas ce qui t'a plu, mais tu as craqué et tu m'as emporté. Dans la voiture j'étais si content... j'allais enfin vivre dans une vraie maison, devenir un grand chien, je serai ton fidèle compagnon! Et puis nous sommes arrivés. Devant moi se dressait un magnifique jardin avec plein de belles fleurs, des lumières ornaient les murs de ton foyer. Je ne savais pas pourquoi, mais j'allais bientôt le découvrir! Tu m'as mis un nœud rouge autour du cou, un chapeau rouge et un joli manteau tout aussi rouge, puis tu m'as emmené. Une petite fille est arrivée en courant et tu as crié "JOYEUX NOËL MA CHÉRIE!". Elle était vraiment contente de m'avoir comme compagnon, mais elle était si petite et si brutale! Souvent, elle me faisait mal en me tirant la queue ou les pattes, en criant trop fort dans mes oreilles, mais je l'aimais et elle aussi m'aimait! J'ai vite pris mes aises dans ta maison et je crois que ça ne t'a pas plu. Chaque jour, je faisais pipi et caca dans ta maison, je jouais avec les belles fleurs de ton jardin, tirais les guirlandes du sapin, mais j'étais si petit, il fallait m'éduquer. Petit à petit, tu oubliais de me donner à manger, de me promener et me câliner comme au début. Heureusement, ta fille te le rappelait souvent... elle était trop petite pour le faire elle- même, et toi, las de ces corvées journalières, tu repoussais toujours ce moment jusqu'à oublier. Mais j'étais heureux car il y avait Cloé, cette petite fille si fragile, si brute mais que j'aimais tant! On passait des heures à jouer ensemble. Deux semaines s'étaient écoulées depuis mon arrivée, je jouais avec ta fille et tu es arrivé, tu as dit à Cloé "et si on allait promener le chien". Je me souviens que tu ne prenais jamais la peine de m'appeler par mon nom, pour toi, j'étais "le chien". Seule Cloé m'avait surnommé "petit cœur" et elle te rapellait souvent mon nom quand, par malheur, tu l'oubliais. Comme promis, nous sommes partis en ballade. Tu as pris la voiture et, après quelques longues minutes de route, nous nous sommes arrêtés à une station essence. Tu as donné des sous à Cloé et tu lui as dit d'aller s'acheter des bonbons. Je l'ai vue s'éloigner jusqu'à ce que tu m'appelles, la porte grande ouverte. Je suis sorti avec toi, content de me dégourdir les pattes. Nous nous sommes éloignés dans la forêt et tu as enroulé ma laisse autour d'un tronc d'arbre. Je t'ai vu partir, tout content, enfin débarrassé d'un poids qui te pesait! J'avais si peur, j'ai pleuré, mais tu semblais ne pas m'entendre, mais, moi, je vous ai entendu... quelle leçon de vie tu as donné à ta fille! Elle est revenue avec des bonbons pleins les mains, comme si ça allait pardonner ton acte! Je me rappelle très bien ce moment: elle a crié mon nom plusieurs fois, puis a couru vers toi en pleurant, "où est tit cœur?" a-t'elle crié "je ne le trouve plus!". Comme un lâche, la seule réponse que tu as trouvée à lui dire était "Je suis désolé, ma chérie, mais il ne t'aimait plus et a décidé de partir". En entendant cela, j'ai eu envie de crier que c'était faux, mais vous ne m'entendiez pas, j'étais trop loin. Cloé a pleuré encore et encore, disant que tu mentais, et vous avez fini par partir. J'ai entendu le bruit du moteur s'éloigner, les pleurs s'estomper, et je me suis retrouvé seul, avec pour seul compagnie cette arbre et l'odeur de Cloé encore sur la laisse. La nuit est tombée, je me suis recroquevillé en boule, espérant que tu allais regretter ton geste, céder aux pleurs de Cloé, comme quand tu as cédé à ses envies. Mais les jours ont passé et tu ne revenais pas. Combien de temps suis-je resté là, mon ventre me tenaillant, le froid m'immobilisant, sous cette neige qui m'engloutissait? Peut-être 4 jours, ou 5, j'avais l'impression que cela faisait des mois que j'étais là! J'étais si petit, si fragile! Je priais dieu pour qu'il vienne enfin me chercher. Et enfin, quelqu'un est passé par là, un homme qui, en me voyant, l'horreur a traversé son regard et il a couru vers moi. Il m'a mis dans son manteau et, pour la première fois depuis des jours, j'ai cru que j'étais enfin mort, qu'enfin, j'avais gagné le paradis. Il m'a mis dans sa voiture et nous avons roulé. Cette promenade était bien trop courte à mon goût. Il m'a emmené dans un grand bâtiment rempli de chiens et de chats, seuls dans leurs boxes. Une dame nous a accueillis, si triste de me voir les rejoindre, et, à contre cœur, elle m'a mis dans un des boxes qui était vide. Les mois ont passé, j'ai grossi, j'ai grandi, on me faisair des câlins, me promenait de temps à autre, mais je me sentais si seul! Personne ne s'intéressait à moi, il y avats bien plus beau! Et enfin, il y a eu cette délivrance! La dame qui s'occupait de moi est venue me voir, m'a pris dans ses bras et je crois que jamais je n'ai eu un si beau câlin. Elle m'a conduit dans cette pièce qui sentait la mort. Une autre femme, qui parfois venait me voir quand j'allais mal, m'a immobilisé et, enfin, m'a donné la piqûre de la délivrance. Je me suis endormi, tout près de vous qui pleuriez sur mon sort. Mais ne vous en faites pas, je vous aime vous qui avez du prendre cette décision. Et mon maître, sache que si un jour tu revenais, la porte de mon cœur serait grande ouverte, j'irais te lécher les mains comme au premier jour et je serais ton fidèle compagnon, même si tu ne l'as jamais été. Petit cœur.
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