subjectile
Messages : 552 Date d'inscription : 28/07/2010 Age : 79 Localisation : gironde
| Sujet: l'animal nous parle.... Sam 15 Jan - 18:10 | |
| L'animal nous parle..
Considérant que la Vie est une, tous les êtres vivants ayant une origine commune et s'étant différenciés au cours de l'évolution des espèces, Considérant que tout être vivant possède des droits naturels et que tout animal doté d'un système nerveux possède des droits particuliers, Considérant que le mépris, voire la simple méconnaissance de ces droits naturels provoquent de graves atteintes à la Nature et conduisent l'homme à commettre des crimes envers les animaux, Considérant que la coexistence des espèces dans le monde implique la reconnaissance par l'espèce humaine du droit à l'existence des autres espèces animales, Considérant que le respect des animaux par l'homme est inséparable du respect des hommes entre eux, Il est proclamé ce qui suit :
Article premier
Tous les animaux ont des droits égaux à l'existence dans le cadre des équilibres biologiques. Cette égalité n'occulte pas la diversité des espèces et des individus.
Article 2
Toute vie animale a droit au respect.
Article 3
1- Aucun animal ne doit être soumis à de mauvais traitements ou à des actes cruels.
2- Si la mise à mort d'un animal est nécessaire, elle doit être instantanée, indolore et non génératrice d'angoisse.
3- L'animal mort doit être traité avec décence.
Article 4
1- L'animal sauvage a le droit de vivre libre dans son milieu naturel, et de s'y reproduire.
2- La privation prolongée de sa liberté, la chasse et la pêche de loisir, ainsi que toute utilisation de l'animal sauvage à d'autres fins que vitales, sont contraires à ce droit.
Article 5
1- L'animal que l'homme tient sous sa dépendance a droit à un entretien et à des soins attentifs.
2- Il ne doit en aucun cas être abandonné, ou mis à mort de manière injustifiée.
3- Toutes les formes d'élevage et d'utilisation de l'animal doivent respecter la physiologie et le comportement propres à l'espèce.
4- Les exhibitions, les spectacles, les films utilisant des animaux doivent aussi respecter leur dignité et ne comporter aucune violence.
Article 6
1- L'expérimentation sur l'animal impliquant une souffrance physique ou psychique viole les droits de l'animal.
2- Les méthodes de remplacement doivent être développées et systématiquement mises en oeuvre.
Article 7 Tout acte impliquant sans nécessité la mort d'un animal et toute décision conduisant à un tel acte constituent un crime contre la vie.
Article 8
1- Tout acte compromettant la survie d'une espèce sauvage, et toute décision conduisant à un tel acte constituent un génocide, c'est-à-dire un crime contre l'espèce.
2- Le massacre des animaux sauvages, la pollution et la destruction des biotopes sont des génocides.
Article 9
1- La personnalité juridique de l'animal et ses droits doivent être reconnus par la loi.
2- La défense et la sauvegarde de l'animal doivent avoir des représentants au sein des organismes gouvernementaux.
Article 10
L'éducation et l'instruction publique doivent conduire l'homme, dès son enfance, à observer, à comprendre, et à respecter les animaux.
La Déclaration Universelle des Droits de l'Animal a été proclamée solennellement à Paris, le 15 octobre 1978, à la Maison de l'Unesco.
Son texte révisé par la Ligue Internationale des Droits de l'Animal en 1989, a été rendu public en 1990.
"Les animaux sont les anges de cette terre" Proverbe péruvien"D’abord source de survie, l’animal entre dans les têtes, nourrit les mythes et participe aux origines et à la compréhension du monde. L’élaboration des croyances autour de l’animal marine dans l’esprit des hommes depuis fort longtemps, depuis plusieurs centaines de milliers d’années. Mais les plus anciennes représentations du monde connues se manifestent par les arts à partir de -40 000. On attribue cette révolution symbolique aux hommes de Cro-Magnon. Mais c’est oublier que les derniers néandertaliens confectionnaient des parures avec des canines de renard polaire et de loup. À part cela, tous les supports périssables ont disparu. Cependant Cro-Magnon, c’est-à-dire nous, a plus d’un animal dans la tête et ressent la nécessité de l’exprimer par la diversité des formes.
Les populations d’Europe centrale sculptent des figurines représentant des animaux ou associant des corps d’hommes avec des têtes, des pattes ou encore des queues d’animaux, entre -35 000 et -30 000. Plus à l’ouest, ils peignent un bestiaire comparable dans la grotte Chauvet : des lions, des rhinocéros, des ours, des mammouths. [...] Les scènes naturalistes montrant des animaux dans des situations réelles – affrontements, accouplements, allaitement, courses – restent rares. [...] Les tentatives d’interprétation de cet art évoquent des rites incantatoires pour favoriser la chasse, d’autres le chamanisme ou encore une vision dualiste et sexuelle de l’univers. Une chose est certaine, l’animal est investi d’une dimension symbolique.
Vers la fin des temps glaciaires, [...] des peuples suivent les grands troupeaux [mammouth, renne] et inventent des économies en osmose avec ces animaux encore sauvages. Plus récemment encore, des peuples perpétuent ce mode de vie avec des animaux domestiqués – les yacks au Tibet, les chevaux en Mongolie, les bœufs dans les grandes plaines d’Afrique. Ces peuples consomment peu de viande, sauf dans de grandes occasions. [...]
Les plus anciens vestiges de sédentarisation et de domestication apparaissent au Moyen-Orient après la fin de la dernière glaciation, en -12 000.
Le premier animal domestiqué est le chien, puis viennent les moutons, les chèvres et les bœufs vers -10 000. C’est au tour des cochons aux environs de -9 000 et celui du cheval vers -6 000. [...] En fait, les hommes ont tenté de domestiquer des centaines d’espèces, depuis le ver à soie jusqu’à l’éléphant en passant par les singes, les rongeurs, les oiseaux. Ces animaux sont élevés moins pour la viande qu’ils peuvent procurer que pour leurs productions (lait, sang, œufs) et les services qu’ils rendent. En fait, la viande provient essentiellement, et encore pour longtemps, de la chasse des animaux non domestiqués. Tuer un animal domestique exige des circonstances très solennelles.[...]
Les sociétés qui s’épanouissent entre la fin de la préhistoire et le début des grandes civilisations sédentaires sacralisent les animaux. La plus ancienne et la plus riche à cet égard est la civilisation égyptienne. Puis les déités animales finissent par céder la place à des déités humaines et, après la scène du veau d’or, au dieu unique. L’animal qui symbolise le plus cette évolution de nos croyances est le bœuf. Le passage de l’aurochs au taureau puis du taureau au bœuf marque la dégradation de la condition de l’animal, en relation avec la consommation de viande. "
Pascal PICQ, « L’homme et la viande : une vieille histoire très charnelle », in « Dossier : Heurs et malheurs de la viande », Historia, avril 2001. | |
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