Le père avait annoncé la mort des jumelles dans une lettre
Matthias Schepp avait écrit son projet de meurtre et de suicide dans sa lettre-testament retrouvée à son domicile. Selon le site du quotidien italien «El Corriere della Serra», il a notamment écrit cette phrase terrible : «Elles reposent désormais en paix, elles n'ont pas souffert.»
La mort des jumelles, Alessia et Livia, 6 ans, était programmée. Leur père l’a écrit noir sur blanc sur la lettre retrouvée à son domicile laissée en guise de testament, selon une synthèse de la police judiciaire.
Matthias Schepp, le père en instance de divorce qui a enlevé ses filles, le 30 janvier dernier dans la région de Lausanne (Suisse), a clairement annoncé son projet de les tuer puis de mettre fin à ses jours à l’issue de cet acte. Paradoxalement, ce document désigne dans la foulée comme légataire universel ses filles, Alessia et Livia ou « à défaut », sa mère, sa sœur ou son frère. Une information non divulguée pour ne pas décourager d’éventuels témoins à apporter leur concours pour retrouver ces deux enfants.
Mais désormais les chances de les retrouver vivantes sont minimes. La police vaudoise a confirmé hier soir que, dès le 27 janvier, le père avait consulté depuis son ordinateur personnel plusieurs sites consacrés au suicide et aux techniques d’empoisonnement, ainsi que les horaires des navires assurant la navette entre Marseille et la Corse.
L’itinéraire du père se précise
Autre détail troublant, le jour de l’enlèvement des filles, Matthias Schepp a passé un long moment dans le village de Morges (Suisse), situé sur l’autoroute du bord du lac Léman. D’après le relevé de son téléphone portable, il s’y serait trouvé vers 15 h 50. Ce n’est qu’à 18 h 94 très précisément que sa voiture, un break Audi A 6, a franchi la frontière franco-suisse. Un système de contrôle automatique qui flashe les plaques d’immatriculation l’atteste. Vers 19 h 30, il a eu une communication téléphonique avec son épouse Irina qui n’entend pas les enfants dans la voiture. Une liaison établie depuis les environs de Lyon.
L’hypothèse que les jumelles aient été tuées et cachées quelque part en Suisse le long de l’axe autoroutier entre Saint-Sulpice et Genève dès le 30 janvier reste une piste de travail sérieuse pour les enquêteurs suisses. Mais la possibilité de la présence des petites filles dans le sud de la France est toujours valide, aussi. Des recherches se poursuivent en Corse et les enquêteurs de la police judiciaire font encore le tour des pharmacies de Marseille pour savoir si un homme n’y a pas acheté des tranquillisants. Matthias aurait pu droguer ses filles avant de s’en débarrasser en mer lors de la traversée vers l’Île de Beauté.
Mais le doute persiste sur la présence avérée des jumelles en Corse. Matthias Schepp avait embarqué au départ de Marseille (Bouches-du-Rhône), le 31 janvier au soir, pour Propriano (Corse-du-Sud). Les témoignages attestant de la présence des fillettes à bord sont désormais considérés comme fragiles. En revanche, Matthias Schepp était avec certitude, lui, à bord du ferry « Scandola ». Une fois arrivé en Corse, le 1er février au matin, il a aussitôt repris la route pour Bastia et embarqué seul sur un ferry pour rallier Toulon (Var). C’est dans la banlieue de Toulon, à la Valette-du-Var, qu’il a posté un courrier le 1er février, lettre oblitérée le 3 février par la Poste. Cette commune est à deux pas de l’autoroute A 57 qui rejoint l’A 8 et l’Italie où il a mis fin à ses jours le 3 février. Une lettre destinée à son épouse, Irina. Selon le site du quotidien italien «El Corriere della Serra», le père écrivait notamment cette phrase terrible : «Elles reposent désormais en paix, elles n'ont pas souffert.»