A travers ma fenêtre
Je vois les gens s’activer
A travers ma fenêtre
Je les ai vus s’entre-tuer
Je les ai vus se sourire
Pour approuver un gosse battu,
Je les ai vus dans un éclat de rire
Laisser pleurer l’enfant perdu.
J’ai vu à travers mes carreaux
Les yeux d’une femme qui va donner la vie,
J’ai remarqué ses yeux pleins d’eau
Elle voudrait pousser un cri,
Elle voudrait dire à tous ces hommes
Que son enfant va bientôt naître,
Elle voudrait leur dire en somme,
Que l’amour il doit connaître.
J’ai vu à travers ma fenêtre
Tous ces hommes, la tête baissée,
Ils ont peur de laisser paraître
Leur besoin d’amour, leur besoin d’aimer.
Ils portent tous des masques blancs
Pour cacher leurs idées noires,
Ils parlent tous, mais jusqu’à quand
Vont-ils prier et ne pas croire ?
Moi, derrière ma fenêtre,
Je reste seule dans le noir,
Dois-je me faire connaître
A tous ces hommes aux manteaux noirs ?
Il me reste de l’amour
Ne vont-ils pas me l’enlever ?
J’ai peur qu’à mon tour
Ils veuillent me le voler,
Me voler l’amour, pour ensuite le déchirer !