Même si le cancer du sein peut survenir à n’importe quel âge, son risque d’apparition augmente avec le vieillissement.
Il double approximativement tous les 10 ans jusqu’à la ménopause.
Au-delà, il continue d’augmenter mais moins intensément
Si plusieurs cas de cancers du sein sont déjà connus au sein de votre famille, cela peut augmenter votre propre chance de développer la maladie.
Dans les pays développés, entre 5 et 10 % des cas sont liés à des prédispositions génétiques.
Ce qui équivaut chaque année en France à 1 700 à 3 400 cas.
Plus précisément, le risque de cancer est deux fois plus élevé chez les femmes dont les proches (soeurs, mères ou filles) ont développé un cancer du sein avant 50 ans.
Plus jeune est l’âge d’apparition de la maladie, plus le danger est grand.
Ainsi, une femme dont la soeur a développé un cancer à l’âge de 30-39 ans a un risque cumulatif de 10 % d’être elle-même touchée avant 65 ans, mais ce risque chute à 5 % si sa soeur était âgée de 50-54 ans au moment du diagnostic.
Le danger augmente également lorsque plusieurs proches sont touchées.
Une femme ayant deux proches atteintes de cancer du sein dont un âgée de moins de 50 ans au moment du diagnostic a 25 % de risque de développer un cancer avant 65 ans1.
A l’origine de ce danger, on trouve certains gènes, dont les plus connus sont BRCA1 et BRCA2 (pour Breast Cancer qui signifie cancer du sein).
Ces formes seraient à elles seules responsables de 95 % des formes familiales héréditaires de cancers du sein et de l’ovaire, et de 65 % des formes familiales du cancer du sein seul.
Mais d’autres gènes de prédisposition du cancer du sein ont été identifiés2.
Concrètement, si plusieurs cas de cancer du sein dans votre famille vous font redouter une prédisposition génétique, parlez-en à votre médecin ou votre gynécologue.
Ce dernier pourra si besoin vous orienter vers l’une des consultations d’oncogénétique (génétique appliquée à la cancérologie).
Puberté, grossesse, allaitement et ménopause
Une puberté précoce et une ménopause tardive augmentent la susceptibilité d’être touchée par un cancer du sein3.
Une femme dont la ménopause arrive naturellement après 55 ans a deux fois plus de risque qu’une femme touchée par la ménopause avant 45 ans.
L’absence de grossesse ou un âge tardif pour le premier enfant peuvent augmenter les chances d’être touchée par cette tumeur.
Avoir son premier enfant après 30 ans double le risque d’avoir un cancer du sein par rapport à une femme devenue mère avant 20 ans.
L’augmentation du risque est la plus importante pour les femmes ayant plus de 35 ans lors de leur première grossesse, il est même supérieur à celui des femmes n’ayant pas d’enfant. Un jeune âge lors du second enfant réduit aussi la probabilité d’être malade.
L’allaitement aurait également un rôle protecteur vis-à-vis de l’apparition du cancer du sein avant la ménopause
Maladies bénignes du sein
Victime de son succès, la généralisation de la mammographie rend plus fréquente la détection d’anomalies du sein.
Si la majorité des kystes, tumeurs et cellules suspectes n’augmentent pas le risque de cancer du sein, d’autres lésions s’avèrent plus dangereuses.
Les prélèvements par biopsie permettent de distinguer les lésions non prolifératives, constituées de cellules qui se divisent très lentement ; les lésions prolifératives, constituées de cellules se divisant rapidement et les lésions atypiques, constituées de cellules anormales se divisant rapidement.
Par rapport à la population générale, la présence de ces lésions a peu d’influence.
Pour la majorité des femmes (touchées uniquement par des lésions non prolifératives) l’augmentation du risque n’est pas très importante, largement moins important que celui lié aux mutations génétiques de type BRCA.
Pilule et traitement hormonal de la ménopause
Les scientifiques considèrent que le danger lié à la pilule contraceptive est très faible, voire négligeable.
En 2003 et suite à différentes études alarmantes, l’utilisation des traitements hormonaux substitutifs de la ménopause (THS) était limitées : ils ne doivent être prescrits que si les troubles du climatère (principalement bouffées de chaleur) altèrent la qualité de vie des patientes, qui devront être clairement informées des effets secondaires de ces produits.
La prescription devra se faire à la dose minimale efficace, pour une durée la plus courte possible avec des réévaluations régulières.
L’augmentation du risque de cancer du sein dépend du produit utilisé.
Selon les données françaises de l’étude E3N, il est important pour les combinaisons estroprogestatives (+ 80 %), quelle que soit la durée du traitement sauf pour les combinaisons estrogène + progestérone micronisée, pour lesquelles aucun lien n’a été observé.
Les associations d’estrogènes et de rétroprogestérone induirait un sur-risque de 30 %.
Enfin, les estrogènes seuls seraient responsables d’une hausse augmenteraient le risque de cancer du sein (+ 40 %), des données à confirmer car elles sont en contradiction avec les études anglo-saxonnes qui concluaient à l’absence de danger de ces produits.
Hygiène de vie
On constate des disparités d’incidence et de mortalité du cancer du sein très importantes d’un pays à l’autre.
Il y a ainsi 5 fois moins de cancer du sein au Japon et à Hawaii que dans les pays de l’ouest.
Cependant, les migrants présentent les mêmes taux d’incidence que les pays d’accueil, ce qui souligne l’importance des facteurs environnementaux.
Concernant l'hygiène de vie, aucun lien n'a pu être clairement établi entre le cancer du sein et une alimentation trop riche en graisse, une consommation d'alcool ou de tabac.
A contrario, l'obésité à l’âge adulte mais également durant l'adolescence favorise l'apparition de tumeur avant ou après la ménopause.
Capable de lutter contre ce surpoids, une activité physique régulière permet de réduire le risque de cancer du sein.
Un temps suspecté, ni les augmentations mammaires ni les avortements n'ont d'influence sur la survenue de cette maladie.